Une rencontre qui fait des flammèches (Najas,Alcan & Léo)

Tout d'abord, Najas et Alcan retournèrent à la boucherie pour prévenir Élodie. Ne trouvant pas la jeune fille, la mafieuse succomba à la pire des émotions : la peur. Sans rien comprendre, sans pouvoir s'arrêter, sans pouvoir dire quoi que se soit, elle s'élança hors de son chez elle. La vision embrouillée, Najas ne s'arrêta pas de courir. La pression des derniers évènements venait finalement d'avoir raison d'elle. La jeune femme se rendait compte comment sa vie était une série d'évènement hors de son contrôle. Et si Élodie était morte? Alors c'était de sa faute... Elle n'avait pas su la garder près d'elle et la protéger de tout danger. C'était sa faute...

Najas continua de courir sans vraiment observer le chemin qu'elle parcourait. Tout ce qu'elle savait, c'était que son corps lui dictait de fuir. Mais un corps à ses limites. Ses poumons lui intimèrent bientôt d'arrêter pour reprendre son souffle. Najas apposa donc ses deux mains sur le dossier d'un banc de parc. La tête penchée vers l'avant entre ses deux bras tendus, elle respirait fort, les larmes aux yeux. Ses mauvaises pensées tournaient dans son esprit, hors de contrôle. Mais que pouvait-elle contrôler dans le fond?

Alcan n'avait pas bien compris ce qui venait de se passer. Alors qu'ils étaient retournés à la boucherie pour retrouver Elodie, le jeune homme savait déjà qu'ils ne l'y trouveraient pas, que ce soit à cause de sa signature phéromonique absente depuis un temps ou de la forte intuition qu'il en avait eu lorsqu'ils l'avaient quittée. Elodie n'était pas assez impliqué dans cette histoire pour risquer sa vie, et lui accordait suffisament d'importance pour ne pas s'en moquer, comme lui-même. En dépis de toute les précautions qu'il avait mis en place pour préparer Najas à cette éventualité, il se doutait bien que sa détresse découlait directement de cette découverte, les deux jeunes femmes étant relativement liées. La fuite paniquée de Najas s'avéra tout de même un problème, car Alcan était d'une part assailli par de fortes émotions qui, ailliées à son stress, ne pouvaient être gérées, et de l'autre ne pouvait plus alors maintenir le brouillage mis en place pour éviter qu'ils se fassent repérer. Athlétique, il s'avéra tout de même capable de suivre son amie jusqu'au banc, où il pu reprendre la situation en main. Gêné, ne sachant comment réagir, il posa pudiquement la main sur son épaule:

-Tu veux que je te calme? demanda-t'il sur un ton bienveillant

Najas prit une grande inspiration. Les yeux fermés, elle avalait l'air goulument comme si c'était la seule solution pour régler ses problèmes. La tête lui tournait moins et ses larmes avaient arrêtés de couler, mais les fortes émotions qu'elle ressentait entaillaient son ventre violemment. Elle avait mal... Très mal! Était-ce par qu'elle savait intérieurement qu'Élodie avait toutes les chances au monde d'avoir été tuée? Ou était-ce le fait de se rendre compte que jamais elle ne pourrait vivre une vie normale? Avec l'arrivé d'Élodie, d'Alcan et de Kira dans sa vie, Najas avait eu le loisir d'effleurer cette idée, d'y fanstasmer même. Mais, aujourd'hui, son rêve volait en éclat.

-Tu veux que je te calme? fit alors la voix de son dernier ami tout près d'elle.

La mafieuse hocha la tête. Soudainement, sans trop savoir comment, elle se sentit mieux. Elle remercia Alcan d'un sourire sincère, puis fit le tour du banc pour s'y asseoire. Levant les yeux au ciel, elle prit quelque seconde pour observer les étoiles.

-Tout vient de changer, Alcan, dit-elle. Élodie a disparu, elle est peut-être morte et Kira... Je ne sais pas comment je dois interprétrer cette scène. J'ai l'impression d'avoir regardé au travers d'un mauvais rêve que je n'ai pas encore rêvé! C'est tellement... incroyable? Pfff, avec ce que nous avons vécu, le mot est faible!

La jeune femme resta silencieuse un moment. Elles espérait tant que ce qu'elle avait vu n'était qu'un malentendu! Cela se pouvait-il que Kira ait fait semblant? Mais auprès de qui? D'eux ou de ses kidnappeurs?

-Moi qui croyait que nous pouvions rebâtir un nouveau monde en nous réunissant comme nous l'avons fait! soupira-t-elle. Tu veux que je te dise? Pour moi, ça ne signifit qu'une chose : nous allons devoir nous battre encore et encore. Pour quel but? J'ai bien peur que cela ne soit que de survivre... De plus, je crois que...

Mais Najas fut intérompue par le levé du soleil. Puis, par son couché et son levé à nouveau. Abasourdite, la mafieuse fut témoin d'un phénomène astrologique des plus étranges : le soleil et la lune se disputaient une course en accélérée dans le ciel! Cela ne dura que quelques minutes, mais ce fut juste assez pour destabiliser complètement Najas. Que venait-il de se passer?

Alcan savait. Il savait qu'Elodie n'était sans doute pas encore morte, et que Kira faisait semblant. Il l'avait senti. L'obédience, la lâcheté, toutes ces choses qui forcent à porter un masque. Lui même ne pouvait laisser aux yeux d'autrui sa véritable nature, son incapacité à ressentir une quelconque véritable émotion, autre que superficielle, autre qu'inspirée, suggérée par quelqu'un à proximité. Dans ce monde où les sentiments devaient être exprimés, exacerbés, Alcan ne pouvait légitimement y trouver une place. Il prononçait bien ces phrases amicales, ces tapes dans le dos, mais tout ceci n'était qu'un code enseigné par son patron qu'il appliquait à la lettre pour se fondre dans la masse.Alors, ce même code n'indiquant pas qu'il devait rassurer Najas, il ne précisa pas savoir. Il resta assis, et écouta.
Pour lui, cette réunion n'avait pas le même sens que pour Najas. Pour lui, c'était ressentir, être libre.

-Je ne crois pas à la possibilité d'un nouveau monde. Je crois que notre vie sert à accepter celui que l'on nous a donné, tel que l'on nous a fait. Nos dons... je ne veux pas mourir en ne pouvant pas accepter...tant de gens meurent sans accepter...

Najas s'apprêtait à répondre, mais une lumière apparut dans le ciel. Alcan cru voir un oiseau de feu, mais il en déduit avoir été abusé. Lorsque le calme retomba, la peur de Najas agissait sur lui. Il regardait le jeune homme qu'il n'avait jusqu'alors pas remarqué, mais qu'elle fixait elle depuis un petit moment.Dans l'air, les seules autres phéromones présentes ne contenaient aucune information à même d'aiguiller Alcan, seul demeurait un goût de cendre dans sa bouche...

-Tu connais? demanda le jeune homme à son amie, ne lâchant pas une seconde l'inconnu qui leur faisait face du regard.

Perdue, Najas fixait le ciel dans l'attente d'une explication divine sur le phénomène dont elle avait été témoin. Son cerveau, comme déconnecté, ne lui envoyait plus aucune information autre que l'incompréhension. Pourquoi le soleil avait-il laissé sa place à la lune? Et pourquoi la lune lui avait ensuite rendu sa place aussi rapidement pour la revouloir aussitôt? Et vice versa? La mafieuse n'arrivait pas à saisir le sens de cette étrange scène. Tout ce dont elle était sûre, c'était que de nouvelles questions s'ajoutaient à sa vie, sans parler de cette couche de mystère qui commençait à l'étouffer.

Alors qu'elle fixait toujours le ciel maintenant paisible, Alcan répondait à sa question, mais les mots ne parvinrent pas à ses oreilles. N'ayant rien compris, elle hocha la tête par réflexe en murmurant des "Han han" désintéressés. Soudainement, une forte chaleure l'atteignit. Par simple réflexe, la jeune femme défit la fermeture éclair de sa veste pour pouvoir respirer et concentra en ses mains une agréable fraîcheur. Mais ce brusque changement de température la tira de sa comtemplation du ciel. Tournant le regard, la jeune femme fut presque aveuglée par une incroyable lumière. Était-ce un oiseau, là?

Sûre de rien, Najas cru à une légère hallucination, à un mirage. Puis, elle distingua l'homme avec ses sacs d'épicerie ainsi que le rond de cendre. Une crainte la saisie. Une crainte mêlée à un désespoir et à un bref retour des émotions qu'elle venait de ressentir pendant sa course jusqu'au parc. Un bienheureux cocktail qui la saoulait présentement.

Le premier réflexe de la jeune femme fut de penser "Ah non! Pas un autre!", car elle savait très bien qu'il était le responsable de cela. Puis, cette pensée se transforma pour l'écoeurer complètement. Non. C'était terminé. Maintenant, elle allait se tenir debout et honorer ses engagements envers la mafia. Serrant les dents, Najas se redressa et leva le menton. Puis, elle fit agir son don sur un espace autour d'elle pour rendre l'atmosphère plus agréable.

-Tu connais? demanda Alcan.
-Non, mais on ne tardera pas à savoir qui c'est, dit-elle sèchement.

Plaçant ses mains sur ses hanches, Najas plissa légèrement les yeux pour détailler l'homme qui soutenait leur regard. Visiblement, il était assez séduisant. Encore un peu trop loin pour pouvoir discerner tous ses traits, la mafieuse lisait quand même un léger étonnement. Il ne devait pas s'attendre à les trouver ici, à cette heure. Alors qu'il assume ses gestes : maintenant, il y avait des témoins. Mais était-ce un ennemi ou un ami? Peu importait : la jeune femme avait prit des résolutions, elle allait donc le confronter.

-Très joli! dit-elle d'une voix forte en s'avançant de deux pas. Mais d'habitude, je préfère que les clowns dans ton genre se contente de faire des p'tits chiens en ballon! C'est plus discret...

Alcan observait la scène, interloqué. Il n'avait pas bien compris la réaction de Najas, qui avait indubitablement changée. Depuis la disparition d'Elodie et l'abandon de Kira, elle semblait maîtriser moins bien ses émotions, plus sujette à la colère. Et lui même ne pouvait pas constamment s'occuper de la calmer, car la force lui manquerait alors bien rapidement. Tout se passa très vite, et la prise d'otage de son amie par le jeune homme le déstabilisa. Il ne lui fallait pas montrer ses faiblesses et, comme le lui avait appris son ancien patron, maintenir l'illusion du contrôle. Son visage s'éclaircit, ses yeux ne s'ouvrirent que plus, et ses gestes se firent plus précis. Il s'apprêtait à discuter tel un avocat devant la cour suprême. Il fixait l'homme dans les yeux, en dépit de la lueur qui en émanait, et ne tenait que peu compte de Najas.

- Menacer une femme? C'est tout ce que vous avez trouvé pour obtenir des informations de nous, des informations de moi? Je ne sais pas qui vous êtes, ni même si cette étrange magie qui émane de vous cache un quelconque don dont je devrais me méfier. Ce dont je suis sûr, c'est que vous êtes suffisamment lâche pour vous en prendre à la personne d'apparence plus faible. Le problème, voyez-vous, parfois, c'est que l'on se trompe, à jauger d'un coup d'oeil...

Alcan s'approcha de lui, ne se trouvant maintenant plus qu'à quelques mètres. Il pouvait maintenant perçevoir plus distinctement les phéromones émanant du jeune homme. La concentration extrême dont il faisait preuve, couplée à la phase d'assurance qu'il traversait, lui permet de décrypter trois lettres:

- Léo! clama-t-il droit dans les yeux de l'adversaire, un sourire clownesque se dessinant sur son visage halluciné.

Il marqua une pause, savourant la réaction de son opposant, puis conclut:

-Je m'appelle Alcan!

Najas envoyait un regard courroucé à l'inconnu. Après ce qu'elle avait vécu, elle se fichait totalement de paraître grossière ou trop direct de lui parler sur ce ton désinvolte et plutôt sec. Pour elle, l'homme au sac d'épicerie n'avait pas encore prit conscience de l'ampleur de vivre avec un don. Il ne devait pas s'être fait intimidé, tabasser et écoueré à l'école lui... Non! À juger son allure, il avait réussi à supporter d'une manière ou d'une autre. Mais tout le monde n'était pas aussi chanceux que lui.

Et la chance de Najas ne travaillait pas aussi fort qu'elle l'aurait pensé : alors qu'elle avait un moment d'inattention en maudissant ses souvenirs pénibles de jeunesses, le mec devant elle lui envoya à la figure l'un de ses sacs. Quoi? Mais à quoi jouait-il?! La mafieuse se tassa vers la droite pour regarder le sac s'écraser au sol. Elle crut voir le gâchis que fit les oeufs en se brisant, mais, en moins d'une seconde, les aliments devinrent le cadet de ses soucis. Déjà, l'homme la plaquait au sol violemment. Najas eut la respiration coupée et sa vision devint flou le temps de sa roulade. Puis, ils se stabilisèrent, Léo sur elle, la menaçant d'un couteau sur ses lèvres.

- Tu m'as l'air fortement intéressé par les clowns pour quelqu'un d'aussi sérieuse que toi. Peut être devrais-je dessiner un jolie sourire sur ce visage pour que tu rejoignes mon numéro ? lâcha son agresseur d'une voix qui énerva encore plus la mafioso.

-Les jokes sur les clowns, c'est les miennes, enfoiré! gémit Najas les dents serrés.

Du coin de l'oeil, elle vit Alcan vers un geste pour intervenir, mais cela ne résultat que par une plus forte pression de la part de Léo. Une sensation semblable à la piqure d'un insect se fit sentir, puis, Najas goûta le sang, ce qui la fit grogner une autre fois. (HJ: Désolé Léo, mais les "gémissements plaintifs de proie" c'est pas son truc!)

-Qui êtes vous ? rugit alors l'homme.

- Menacer une femme? C'est tout ce que vous avez trouvé pour obtenir des informations de nous, des informations de moi? répliqua alors aussitôt son ami. Je ne sais pas qui vous êtes, ni même si cette étrange magie qui émane de vous cache un quelconque don dont je devrais me méfier. Ce dont je suis sûr, c'est que vous êtes suffisamment lâche pour vous en prendre à la personne d'apparence plus faible. Le problème, voyez-vous, parfois, c'est que l'on se trompe, à jauger d'un coup d'oeil...

La mafioso se permit de ricaner intérieurement. Alcan prenait le contrôle de la situation. Le calme qu'il laissait transparaître allait sans doute aider à la cause ou, au moins, leur faire gagner du temps. Avec le genre de tempérament que l'agresseur dégageait, valait mieux lui montrer qu'on était apte à la discussion. Malheureusement, Najas avait autre chose en tête.

-Léo! clama soudainement son ami.

Cette affirmation sembla faire naître un sourire sur le visage de l'homme contrairement à l'agresseur qui se renfrogna de perplexité. Comment avait-il eu cette information? Najas se doutait bien que c'était grâce à son don et elle le félicita silencieusement. Et puisque tout le monde semblait faire joujou avec ses dons...

-Je m'appelle Alcan!
-Et moi, Najas, le zouf!

Puis, profitant de son moment d'incertitude, la jeune femme dégagea sa main gauche pour saisir le poignet de Léo -puisque, visiblement, c'était son nom - avant de plaquer la paume de son autre main sur son torax. Le geste lui valu un réflexe de la part de son agresseur, ce qui entailla encore plus sa lèvre. Mais Najas n'en avait rien à foutre. Ce n'était qu'un carburant de plus pour sa colère. Canalysant son pouvoir, elle déchargea toute sa frustration du moment directement sur Léo. Ce dernier fut alors attaqué par un froid mordant, un vent glacial provenant de l'intérieur même de son corps. C'était comme s'il s'était jeté dans un lac gelé en pleins hiver! Le froid lui coupa le souffle et ses lèvres bleuirent aussitôt. Agilement, Najas se dégagea et repoussa l'homme aux sacs d'épicerie. En se relevant, elle lui envoya un coup de pied dans les côtes avant de reculer. Postée aux côtés d'Alcan, la mafioso releva la tête, fière malgré tout.

-Rappelle-toi s'en de ses noms, ça pourrait t'éviter des ennuis!

Ensuite, elle croisa les bras et remonta la température tranquillement autour d'eux. Il ne fallait pas que Léo souffre d'un changement de température trop violent quand même! Malgré son attaque gratuite, la jeune femme n'allait pas s'acharner sur lui. Pour elle, tout ce qu'il démontrait, c'était qu'il n'était rien de plus qu'un macho avec plus de muscles que de cervelle. Elle n'allait quand même pas se rabaisser à son niveau! Pour ça, la mafia pouvait engager de très bons tireurs d'élites...

-Te voir utiliser ton pouvoir sans vérifier que tu étais seul était déjà assez, mais voilà que tu m'agresses! Wow! Bravo le grand! Question subtilité, tu en connais un rayon! Ça ta pas venu à l'esprit qu'on voulait simplement discuter?

Alcan était heureux de voir que lui et Najas s'étaient compris sur la marche à suivre. Il semblait qu'une certaine complémentarité dans l'action commençait à naître. Alors que Léo était au sol suite à son extraction réussie, Najas vint le rejoindre. Les flammes dansantes issues du briquet ne faisait plus aucun doute maintenant: il venait d'en trouver encore un. Un de ces êtres un peu comme lui, affublés d'un don.

-Te voir utiliser ton pouvoir sans vérifier que tu étais seul était déjà assez, mais voilà que tu m'agresses! Wow! Bravo le grand! Question subtilité, tu en connais un rayon! Ça ta pas venu à l'esprit qu'on voulait simplement discuter?

La hargne de Najas le laissa encore une fois pantois. Elle semblait en vouloir à cet homme sans même le connaître. Il lui glissa discrètement un petit mot:

-Calme-toi! C'est quand même toi qui a commencé à le provoquer je te rappelle! Je vais tenter un truc. Assures mes arrières!

-J'avais une question , j'ai eut ma réponse . Et c'est toi qui me parle de subtilité ? Au c'est vrai que madame est d'une subtilité extrême en venant t'agresser sans te connaitre . Tu me rappelle une prof que j'avais quand j'étais au collège , une femme tellement hargneuse qu'on aurait dit qu'elle avait ses règles en permanence . Elle est toujours comme sa ?

-Je ne sais pas. Il faut dire que tu viens de la menacer avec un couteau aussi! Tu ne peux pas demander à quelqu'un d'être amicali juste après. Comme elle l'a dit, nous sommes prêt à parler calmement. Je ne suis pas sûr que nos simples noms répondent à ta question, tout comme le tien ne réponds pas aux nôtres.

Il s'approcha du jeune homme et lui tendit la main, attendant une réponse positive.

- Enchanté!

-...Ça ta pas venu à l'esprit qu'on voulait simplement discuter? disait Najas, un brin désinvolte.

-Calme-toi! C'est quand même toi qui a commencé à le provoquer je te rappelle! Je vais tenter un truc. Assures mes arrières! lui glissa tout de suite Alcan.

-J'avais une question , j'ai eu ma réponse, répondit alors le prénommé Léo. Et c'est toi qui me parle de subtilité ? Au c'est vrai que madame est d'une subtilité extrême en venant t'agresser sans te connaitre . Tu me rappelle une prof que j'avais quand j'étais au collège , une femme tellement hargneuse qu'on aurait dit qu'elle avait ses règles en permanence . Elle est toujours comme ça ? ajouta-t-il en regardant Alcan.

Najas roula des yeux et fit la moue. Ils allaient quand même pas essayer de savoir qui avait commencé et qui était dans le tort! Franchement, la jeune femme se mit à penser qu'elle était aussi bien de lui envoyer une dernière vanne avant de lui souhaiter de se faire disséquer par des scientifiques fous! Par contre, son ami prit encore une fois de l'avant :

-Je ne sais pas. Il faut dire que tu viens de la menacer avec un couteau aussi! Tu ne peux pas demander à quelqu'un d'être amicali juste après. Comme elle l'a dit, nous sommes prêt à parler calmement. Je ne suis pas sûr que nos simples noms répondent à ta question, tout comme le tien ne réponds pas aux nôtres.

Ensuite, toujours aussi calme, Alcan s'approcha du jeune homme et lui tendit la main avec l'habituel " Enchanté!" qui venait avec ce genre de geste. Pour sa part, la mafieuse garda les bras croisés et arqua un sourcil. C'était bien d'essayer de rebâtir de bonnes bases, mais avec l'avant goût qu'ils avaient eu de Léo, était-ce vraiment une bonne idée? Décidémment, Najas ne sentait vraiment pas ce type! Peut-être était-ce simplement son air arrogant qui lui faisait penser à d'autres hommes dans ce genre qui l'avait profondémment bouleversés dans son passé. Bien sûre, elle gardait en tête le flot d'émotions qu'elle tentait tant bien que mal de garder à l'intérieure d'elle-même, car elle savait que ça l'empêchait de réfléchir correctement. Après tout, ce Léo avait peut-être quelque chose à leur apporter... Najas choisit donc de ne rien dire pour l'instant et de voir si les démarches d'Alcan fonctionnait... ou pas.

(hj: vraiment désolé pour le retard. J'ai fêté mes vacances comme il se devait donc... )

Alcan souriait. Non pas parce qu'il venait apparemment de se faire une nouvelle connaisance, mais parce que son pouvoir fonctionnait sur lui. Cela ferait encore et toujours office de protection si ce jeune homme sanguin venait à tenter quelque chose. Il ne s'agissait plus pour lui que de lui et Najas. Celle-ci pouvait choisir de le laisser l’influencer grâce à l'artefact qu'il lui avait confié, tandis qu'il espérait apprendre à résister à ces violentes montées de températures qui nuisaient à son don. Il était bien conscient qu'encore une fois, un être capable de modifier la température ambiante n'était sans doute pas le meilleur allié pour lui, mais avec Najas, il était plus fort, il pourrait compenser. Il écouta donc attentivement Léo,et lui répondit:

- Peut-être que les gens normaux vous fuient comme la peste d'après toi. Je n'appelle pas ça des gens normaux, moi, seulement des intolérants. Ils ont peur, terriblement peur de l'ascendant que tu peux avoir sur eux. Cela leur rappelle leur propre fragilité, et se tenir à côté de gens comme toi, ou elle, rend tout cela insupportable. Et même pour certains d'entre vous, se tenir à côté d'autres bien plus puissants est insupportable. Mais moi, je n'ai simplement pas peur, pas de l'autre en tout cas...

Alcan ne voulait bien évidemment pas jouer toutes ses cartes. Il ne pouvait pas réellement mentir à son amie, mais il lui expliquerait les détails plus tard. Celle-ci comprendrait sans aucun doute!

-Mais j'ai effectivement un don, comme vous. Inutile, transparent. Je vois l'avenir parfois, sans que je le décide. Ton nom m'est apparu, et cette scène aussi.Des gens comme vous pourraient m'aider à comprendre, aussi suis-je à votre recherche! Voilà d'où vient mon calme! Je ne suis pas un voyant, ni un médium...seulement un homme banal à qui l'ont fait la lecture à son insu de temps en temps. Et ce que tu as à dire sur cette compagnie, Orgétik, m'intéresse! Je ne la connais pas encore, mais quelque chose en moi me dit que cela va très vite changer!

La conversation avait bien débuté. Léo semblait s'être fait à l'idée de socialiser et commença par parler des pouvoirs. Cela fit sourire légèrement la mafieuse. Pour sa part, la jeune femme s'était rapidement fait à l'idée de ses dons. Son but étant de se venger de son père, elle ne se posait pas trop de questions sur ceux-ci. Tout ce qui comptait, c'était d'être performant et de devenir plus puissant. Toujours plus puissant. Elle écouta donc d'une oreille discrète l'échange qu'eurent les deux hommes, mais le mot "Orgétik" la fit tiquer.

-Moi je connais Orgétik, dit-elle alors. Bah... Un peu. Pas beaucoup. C'est une compagnie de détergeants et de serices ménagers. Ils fabriquent des produits d'entretient! Rien de très passionnant... Mais je connais un homme qui désirait se rendre là-bas il y a quelques semaines. C'était une histoire de famille, alors j'ai décidé de pas m'en mêler. Mais si tu veux des informations sur Orgétik va voir leur site Internet ou Derrown Shan, il est photographe je crois.

Najas se gratta la joue. Pourquoi Derrown voulait-il se rendre là-bas déjà? La jeune femme ne s'en souvenait pas trop, car ça remontait à plusieurs semaines en arrière et elle avait vécut beaucoup de choses dernièrement. Peut-être que Derrown ne se souviendrait même plus d'elle si ça se trouvait! Mais bon... C'était pas très important, c'était pas comme s'ils avaient eu l'occasion d'apprendre à se connaître. Tout de même, fallait avouer qu'entendre une nouvelle personne parler d'Orgétik l'intriguait. Que leur voulait Léo?

hj: Yop ^^. Moi, ça me dérange pas de rester actif, mais c'est au tour de Léo . Donc si rien ne se passe rapidement, une jeune fille m'a demandé de RP, alors je devrais faire deux sujets en même temps, si c'est en accord avec l'admin... Parce que je vois pas comment m'en tirer à part m'en aller en courant d'une manière étrange Merci.