Retrouvailles - Appartement de Derrown Shan (PV Derrown) [TERMINÉ]

(Quand ça te chante, mon cher, tu réponds à ce message ^^ )

Amélie revenait d'une petite marche. Entre un arrêt à la bibliothèque, un arrêt à son ancienne maison et un discourt de prêtre, c'était bien la chose qu'elle préférait aujourd'hui : retourner ''chez elle''. Parce que oui, plus les jours passaient, plus elle avait l'impression de Squatter cet appartement. Après tout, cela faisait maintenant un certain temps que Derrown était partit elle-ne-savait-où... Il lui manquait, c'était clair. Et de voir que c'était elle qui hantait cet endroit, ça la rendait presque mal à l'aise. Au moins, depuis sa rencontre avec le prêtre, elle ne voulait plus se rouler en petite boule et pleurer toutes les larmes de son corps. Non, elle se sentait parfaitement en pleine confiance.

Ce massage avait changé quelque chose en dedans d'elle. Elle se sentait en paix avec elle-même, chose qu'elle n'avait pas sentit depuis une éternité. Elle savourait chaque seconde de ce bien-être. Elle voulait rester ainsi pour l'éternité, retourner travailler comme si rien ne s'était passé. Mais elle savait très bien que rien ne pourrait vraiment revenir comme avant. Ce triste constat ne l'affectait pas pour autant. De nouveau debout - après avoir passé les derniers mois de sa vie clouée au sol par la pression de sa vie - elle se sentait plus prête que jamais à affronter de nouveau Mickaël. Elle allait le tuer de ses propres mains s'il le fallait et cette-fois, elle ne laisserait pas Samantha Wyllcost se foutre dans le chemin pour les berner avec une simple illusion.

Se levant tranquillement du sofa, elle alla vers le système de son pour aller mettre l'album ''Sorry for Party Rocking'' de LMFAO, disque qu'elle s'était justement acheté en route vers la maison. Quand les jours sont long, il fallait bien s'occuper un peu. Levant doucement le son, le rythme de Champagne Showers se fit entendre partout dans l'appartement sans pour autant déranger les voisins. Bref, elle se versa un verre de vin et alla s'asseoir à la table pour lire un peu.

Plongée dans sa lecture, Amélie remarqua pas Derrown apparaître dans le salon. Celui-ci ravala sa salive en voyant que son amie se trouvait encore chez lui. L'un des moments qu'il redoutait le plus venait d'arriver. Qu'allait-il lui dire ? Il avait été absent pendant plus de six mois! Et même s'il aurait eu beaucoup d'anecdote à lui raconter, certaines d'entre elles ne pouvaient être divulguer... Cela aurait fait un trop grand choc à Amélie.

Sans bruit, Derrown déposa la boîte de Zaboth sur la table de salon. Ensuite, il fit trois pas vers la chaîne stéréo et coupa le son. Le brusque retour au silence sortie Amélie de sa lecture qui releva la tête.

-Euhm... Salut!, fit Derrown, ne sachant pas quoi dire d'autre. Euh... Je...La petite va bien ?

En effet, la prof ne vit pas son meilleur ami arriver dans la pièce. Oui il était partit depuis 2 jours, mais elle elle avait trouvé ces deux jours trop longs. Et...elle ne pouvait pas vraiment aller ailleurs présentement. Elle devait s'admettre, par contre, qu'elle s'était ennuyée. Vivre seule, elle en était capable, mais après tout ce qui s'était passé, elle préférait être en bonne compagnie. Plongée dans son livre, ce fut une voix qui la tira de sa transe, ne remarquant pas que la musique s'était arrêtée. Une voix qu'elle connaissait beaucoup trop bien. Cette voix qu'elle voulait entendre depuis maintenant trop longtemps.

-Euhm... Salut! Euh... Je...La petite va bien ?

Il semblait hésitant. Mais Amélie s'en foutait. Levant la tête, faisant voler ses cheveux bruns du même coup, elle croisa le regard de Derrown. C'était bien lui! Elle n'était pas folle! Il était là, devant elle. De retour! Son coeur se mit à battre la chamade. Elle s'était tellement ennuyée de lui! Il était quand même partit sur le qui-vive sans qu'elle ne puisse comprendre quoi que se soit... Et il était là, semblant mal à l'aise, mais là quand même. En deux temps, trois mouvements, elle se leva et alla prendre Derrown dans ses bras, refusant de le lâcher pour quelques minutes.

-La petite... elle est partie... J'ai tenté de la retrouver, mais bon... j'ai rien pu faire.

Elle le serra contre elle un peu plus fort quelques secondes, comme si elle ne voulait plus qu'il la quitte. Elle ne pouvait plus se le cacher, elle était en amour avec Derrown. Pauvre pauvre Amélie qui se disait probablement que cet amour était impossible... Reste toutefois qu'une étincelle d'espoir brillait au fond de ses yeux, illuminait ses pensées les plus sombres. Des larmes se mirent à couler le long de ses joues. Elle pleurait de soulagement. Soulagement de le voir à ses côtés, de le voir encore en vie. Ça lui faisait du bien. Oui, ce sommeil l'avait apaisé, mais n'avait pas enlevé toutes ses craintes. Elle pleura quelques instants, son visage niché contre le cou de son meilleur ami.

-Tu sais... tu m'a tellement manqué...

La réaction d'Amélie fut assez prévisible. Lorsqu'elle réalisa que c'était bien Derrown qui se trouvait devant elle, la professeur lâcha son livre, sauta sur ses pieds et se précipita dans les bras de son ami. Celui-ci ne fit rien pour la repousser. Au contraire, il était très heureux de la retrouver et de la ravoir dans ses bras. L'étreinte fut longue et agréable. Le temps semblait s'être figé autour d'eux tandis que les deux amis profitaient de ce moment merveilleux.

-La petite... elle est partie... J'ai tenté de la retrouver, mais bon... j'ai rien pu faire.

-Chuuuut! Ce n'est rien, ce n'est pas grave... murmura-t-il au creux de son oreille.

Il sentit son amie la serrer plus fort dans ses bras et il lui rendit son étreinte. Il était soulagé de la savoir en vie. Bien qu'il est compris que très peu de temps ne s'était écoulé à Munatie, le photographe avait conscience que 24h était suffisant pour qu'un malheur ne se produise. Heureusement, tout semblait en ordre, à part la disparition de cette jeune fille étrange qui vivait maintenant sous la garde d'Amélie. Derrown sentait bien qu'elle s'était attachée, alors il se promit de la retrouver rapidement, même si cette pensée tiraillait en lui la peur d'avoir un enfant sous sa garde. Puis, de fil en aiguille, cela lui fit penser à la dernière conversation qu'il avait eu avec Amélie, juste avant son départ pour l'Allemagne. Une conversation étrange, presqu'irréel. Amélie semblait avoir dite des choses que Derrown ne se souvenait pas d'avoir entendu. Pauvre Amélie! Elle qui avait mis si longtemps avant de s'avouer ses sentiments... Elle allait probablement devoir recommencer!

-Tu sais... tu m'a tellement manqué... dit-elle en reniflant.

Le photographe sentait son cou devenir humide, signe qu'Amélie pleurait. Heureusement, il savait que c'était surtout des larmes de joie et de soulagement qui coulaient. Lui-même sentait un gros moton dans sa gorge. Incapable de parler pendant quelques secondes, il se contenta de poser une main sur le haut de la tête de son amie et de lui flatter le cuir chevelu, caressant ses longs cheveux soyeux.

-Toi aussi tu m'as manqué, et plus que tu ne pourrais le croire! dit-il sachant très bien qu'il était parti depuis plus longtemps qu'elle n'en avait conscience. J'ai... Il y a tant de choses que je voudrais te dire... Ce que j'ai vu, ce que j'ai découvert! On dirait que plus rien n'a de sens...

Derrown s'arrêta là, incapable d'organiser ses pensées de façon logique. Que devait-il dire? Que devait-il garder pour lui? Il avait tant changé en six mois. Et ce changement était beaucoup trop rapide, beaucoup trop radicale pour une Amélie dans cet état. Alors, il s'abandonna à elle, préférant que celle-ci fasse les premiers pas pour la suite de la conversation.

-Toi aussi tu m'as manqué, et plus que tu ne pourrais le croire! J'ai... Il y a tant de choses que je voudrais te dire... Ce que j'ai vu, ce que j'ai découvert! On dirait que plus rien n'a de sens...

Elle lui avait manqué! Wow! C'était la seule chose qu'elle voulait entendre ces derniers temps! Elle ne voulait que ça! Après tout, si ça n'avait pas été d'Ambre, probablement, qu'elle aurait pu avouer ses sentiments avant, mais quelque chose d'étrange était arrivé et il ne semblait pas se souvenir de quoi que se soit. Se rappellait-il exactement de ce qui s'était passé maintenant? on aurait dit qu'il parlait comme s'il se souvenait, comme si ce petit quiproquo ne s'était jamais produit. Comment était-ce possible? La professeure de biologie ne savait trop comment réagir. Elle était heureuse. Une vague de... de quoi au juste? Elle n'en savait rien, mais cette vague la submergea. Du confort? Probablement. Elle se sentait si bien avec lui. Pauvre elle... elle ne voyait pas encore ce qui s'était passé en son meilleur ami durant ces deux derniers jours. Peut-être que ces changements étaient pour le meilleur? Ou peut-être pour le pire... Qui pouvait vraiment deviner?

Le pauvre Derrown ne savait même plus par ou commencer. Amélie savait qu'il pouvait s'embarquer dans des histoires interminables, mais là, en deux jours, était-ce vraiment possible? Il fallait mentionner aussi que Samantha avait fait avancer le temps. Peut-être que les notions temporelles étaient différentes et qu'il était resté de son côté plus longtemps éloigné qu'elle... Hmmm c'était une hypothèse qui était plausible.

Relevant doucement la tête, les joues mouillées de larmes qui commençaient à arrêter de couler, elle fixa ses yeux bleus dans ceux de son meilleur ami, une certaine tendresse allumant le fond de son regard.

-Shhhhhhuuuttt marmonna-t-elle. On en parlera plus tard.

Elle le regardait, attendant la suite des événements. Elle n'osait pas prendre les devants, de peur que le tout se termine dans un désastre et un gros manque de communication. Un peur comme la fois avant qu'il ne parte pour ces deux jours. Pourtant, elle aurait tellement voulu s'ouvrir, lui crier qu'elle l'aimait. Mais rien ne sortait. C'était bloqué. Quelque chose l'empêchait : la peur d'être rejettée.

(HJ : "-___-

Spoiler:

...bon, ben si on veut pas que ça tourne en rond...)

-Shhhhhhuuuttt marmonna-t-elle. On en parlera plus tard.

Derrown hocha la tête, mais il savait très bien que cela ne pouvait pas attendre. L'urgence de la situation l'incitait à prendre les devants, à faire les premiers pas. Même s'il aurait préféré détendre l'atmosphère avec quelques nouvelles banales, les informations qu'il avait à communiquer étaient trop importantes pour les faire attendre. De plus, valait mieux que cela se fasse ainsi. Si son amie décidait de le rejetter, de le bannir de sa vie pour les actes qu'il avait commis, il comprendrait. C'était mieux de le faire maintenant, juste avant que leur lien ne redevienne aussi fort qu'avant. À la façon d'un diachylon, le photographe allait devoir tirer d'un seul coup pour que tout s'arrête.

-Amélie, dit-il en la repoussant. Assie-toi. Nous devons parler.

Délicatement, il l'assit sur le sofa, fuyant son regard qu'il était certain de savoir interrogateur. Prenant une grande inspiration, l'homme empathique se mit à faire les cents pas dans son salon, incertain de savoir par quel bout commencer.

-Ce que j'ai à dire est difficile à faire sortir, alors laisse-moi le temps qu'il me faut s'il te plaît... dit-il d'une voix rauque.

La gorge complètement sèche, Derrown se devait de tout raconter dans les détails les plus exacts.

-Lorsque je suis parti pour l'Allemagne avec Adolfo, j'en ai profité pour voyager un peu, me renseigner. J'ai découvert des trucs sur Orgétik, des informations pas trop net. Étant donné que je ne pouvais plus revenir à Munatie, je me suis mis à les combattre. J'essayais d'arrêter leurs projets les plus sombre, de libérer les prisonniers qu'ils gardaient dans leurs sous-sols. Ça jamais été une partie de plaisir, crois-moi. Ce que l'on voit dans les films... eh bien, c'est des films, justement. Les gens comme nous sont... mal renseignés. Orgétik ne cherche pas à nous aider, mais à supprimer nos pouvoirs, à les contrôler. D'accord, cela peut semble très altruiste, mais ils détruisent le potentiel que nous pourrions développer. Alors, je me suis mis à les pourchasser, à monter de petits groupes de rebelles pour envahir leurs locaux et démonter leur organisation. Mais cette compagnie est... monstrueuse, monstrueusement énorme! Ils sont trop bien organisés pour les vaincre d'un seul coup. Et, récemment, j'ai découvert qu'ils retenaient ma mère avec la mère d'Érick. C'est de là que nous revenons. Nous les avons libérées, toutes les deux. Et j'ai également rammené ceci...

À ces mots, Derrown désigna du menton l'étrange boîte noire qui reposait sur la table du salon. Cubique, noire et décorées de gravures anciens, la boîte respirait le mystère. Elle semblait attirer le regard sur elle sans le consentement des occupants de la pièce. Assez grosse, elle paraissait par contre plus imposante qu'elle ne l'était de part son aura étrange. Le photographe la contemplait, le regard vide. Perdu dans ses pensées, il attendait que son amie ne lui pose une question ou ne fasse que réagir à ses propos.

Son élan fut coupé net. Derrown l'assit doucement sur le canapé avant de lui dire qu'il avait des choses à lui avouer. Elle devait s'y attendre! Voyons donc! C'était trop beau pour être vrai! Sèchant les quelques larmes qui restaient sur ses joues, elle reprit le contrôle sur ses émotions en moins de deux. C'est fou ce qu'un sommeil réparateur pouvait donner comme énergie et comme contrôle sur son propre corps au lieu de le laisser déraper. Bref, elle attendit en silence, ne sachant pas trop quoi dire.

-Lorsque je suis parti pour l'Allemagne avec Adolfo, j'en ai profité pour voyager un peu, me renseigner. J'ai découvert des trucs sur Orgétik, des informations pas trop net. Étant donné que je ne pouvais plus revenir à Munatie, je me suis mis à les combattre.

Après la petite conversation qu'elle avait eu avec la journaliste, elle pouvait s'imaginer de ce quoi Orgétik était capable. Par contre, de la manière dont il parlait, c'est comme si Orgétik était une compagnie plus que mondiale qui était prête à envahir celui-ci... C'était inquiétant. La lueur au fond des yeux de Derrown n'avait en fait rien de rassurant.

-J'essayais d'arrêter leurs projets les plus sombre, de libérer les prisonniers qu'ils gardaient dans leurs sous-sols. Ça jamais été une partie de plaisir, crois-moi. Ce que l'on voit dans les films... eh bien, c'est des films, justement. Les gens comme nous sont... mal renseignés. Orgétik ne cherche pas à nous aider, mais à supprimer nos pouvoirs, à les contrôler. D'accord, cela peut semble très altruiste, mais ils détruisent le potentiel que nous pourrions développer. Alors, je me suis mis à les pourchasser, à monter de petits groupes de rebelles pour envahir leurs locaux et démonter leur organisation. Mais cette compagnie est... monstrueuse, monstrueusement énorme!

Ses craintes étaient confirmées. Cette compagnie n'avait rien de bon du tout. Tout ce qu'ils avaient eu la chance de faire avec Orgétik, ce n'était que pour les attirer dans un piège un peu plus tard. Passant nerveusement sa main dans ses cheveux, essayant d'avaler tout ce contenu d'un coup, elle écoutant en silence, attendant que son ami termine. Il lui avait demandé de lui laisser le temps de finir et donc, ça devait être important.

-Ils sont trop bien organisés pour les vaincre d'un seul coup. Et, récemment, j'ai découvert qu'ils retenaient ma mère avec la mère d'Érick. C'est de là que nous revenons. Nous les avons libérées, toutes les deux. Et j'ai également rammené ceci...

Sa mère était prisonnière d'Orgétik?! MAIS WHAT THE F**K? Pauvre Mme Shan! Amélie ne pouvait que baisser les yeux à cette pensée. Les retrouvailles avaient dû ébranler Derrown et pas rien qu'un peu! Un peu choquée par la tournure des événements, les yeux maintenant grand ouverts de surprise, elle regardait la grosse boite noire. Qu'est-ce que ça pouvait bien être? Elle n'en avait absolument aucune idée.

-Orgétik, j'pouvais m'en douter, mais ça, c'est quoi?

À la question de son amie, Derrown sortie des vapes et ouvrit la bouche pour répondre. Malheureusement, il ne savait que dire. Il se trouvait dans la même noirceur qu’Amélie concernant la boîte. C’était assez désolant. Au moins, le photographe se dit que la professeur avait assez bien réagit à ses propos et qu’elle gardait son sang-froid. Amélie était donc d’attaque pour continuer avec lui. Cette pensée lui réchauffait le cœur.

-Sincèrement, je n’en sais rien, dit-il après un soupire. Nous l’avons trouvé dans les installations d’Orgétik, là où ils retenaient ma mère. D’après elle, la boîte s’appelle « la Boîte de Zaboth » et seul un Shan pourrait l’ouvrir. Elle appartenait à mon père…

À cette dernière affirmation, le photographe sembla se crisper légèrement. Son père… Depuis qu’il avait quitté sa famille alors que Derrown entrait au Cégep, le sujet était devenu tabou. Surtout que rien n’avait présagé qu’il ferait un acte aussi égoïste. Bien que froid et distant, Monsieur Shan avait toujours été un père aimant, jusqu’à ce jour triste où il était parti sans prévenir personne. Sans nouvelle de son père, le photographe l’avait pleuré, méprisé, détesté, excusé et regretté. Aujourd’hui, il faisait parti de ses fantômes du passé et savait bien que si son père ressurgissait dans sa vie à ce moment précis, c’était pour une raison. Et cette raison se trouvait probablement dans cette boîte noire.

-En tout cas, elle est assez importante pour qu’Orgétik détienne ma mère dans l’intention de la voir l’ouvrir. Personne ne sait ce qu’elle contient. Et aucun moyen humain ou technologique ne peut l’ouvrir. C’est très mystérieux.

Amélie fronça les sourcils quand elle entendit Derrown dire qu'il ne savait pas du tout comment l'ouvrir. Elle se gratta le menton quelques secondes, semblant chercher un moyen puis revint à la conversation initiale afin d'écouter la suite de ce que son ami avait à dire.

-Nous l’avons trouvé dans les installations d’Orgétik, là où ils retenaient ma mère. D’après elle, la boîte s’appelle « la Boîte de Zaboth » et seul un Shan pourrait l’ouvrir. Elle appartenait à mon père...

C'était donc une espèce d'héritage famillial. Si seul un Shan pouvait l'ouvrir alors la professeur baissa les bras. Elle ne pouvait donc rien faire pour l'aider mis à part penser comme une folle pour trouver un lien entre la boîte et son meilleur ami. Cette boîte appartenait à son père... Amélie avait connu Derrown au secondaire et se souvenait encore très bien de cette étape difficile au travers de laquelle il avait dû passer quand son père était partit sans rien dire. Maintenant qu'il refaisait surface, ça lui faisait aussi quelque chose. C'était clair qu'ils ne pouvaient pas rester de marbre face à ça, mais quand même! Pourquoi reviendrait-il maintenant? Amélie baissa les yeux, signe qu'elle compatissait. Elle savait quel choc ça avait dû faire au photographe. Après tout, elle avait bien vu le cerveau de son propre père dans un bocal. C'était un peu la même chose, la seule différence était qu'elle voyait son père relativement souvent avant qu'il ne se fasse tuer par Mickaël...

-En tout cas, elle est assez importante pour qu’Orgétik détienne ma mère dans l’intention de la voir l’ouvrir. Personne ne sait ce qu’elle contient. Et aucun moyen humain ou technologique ne peut l’ouvrir. C’est très mystérieux.

En effet, si Orgétik détenait sa mère pour pouvoir l'ouvrir, c'était que quelque chose de très important devait s'y trouver. Quelque chose de vital qui allait révolutionner le monde de la technologie ou encore de la biologie peut-être? Des recherches avancées sur les êtres évolués? Qui sait si son père n'était pas partit faire une besogne de ce genre? Et puis, personne ne savait ce qu'il y avait à l'intérieur. Pour ajouter à son mystère, rien, mais vraiment rien, ne pouvait l'ouvrir mis à part un facteur précis qu'il ne connaissait pas... C'était vraiment étrange... En tout cas, si c'était son père qui avait conçu cette boîte, Amélie était en admiration avec celui-ci : elle relevait du génie.

Poussant un soupir tout en passant une main vers l'arrière dans ses cheveux, elle leva ses yeux bleus vers Derrown. Elle ne savait pas quoi penser de tout ca, mais elle voulait l'aider à tout prix.

-J'avoue que c'est très étrange et je n'ai aucune idée de ce qu'elle peut renfermer. Je n'ai aucune idée non plus de comment l'ouvrir, mais j'ai eu la chance, moi aussi, de découvrir des trucs pendant ton absence.

Un petit sourire malicieux se dessina sur ses lèvres. Sa conversation avec la journaliste n'aurait donc pas servit à rien.

-J'ai... parlé avec une journaliste à la bibliothèque. Elle m'a parlé d'une compagnie du nom de Keys Institutes qui aurait un peu les mêmes buts qu'Orgétik, la vraie compagnie... C'est assez inquiétant. À ce qu'il parait, elle ne serait pas très loin... Je ne sais trop sous quelle couverture, mais ça m'inquiète.

Comme à son habitude, Amélie était là pour aider le photographe. Même si elle s'avouait vaincu face à la boîte, elle annonçait assez clairement que cela ne l'empêchait pas d'être du côté de son ami et qu'elle était là pour l'épauler. De plus, contre toute attente, la professeur sembla s'être bien amusée ces deux derniers jours et annonça qu'elle avait acquise quelques connaissances intéressantes...

Derrown fronça les sourcils lorsque son amie divulgua ses prores informations. Keys... Institutes... Le photographe chercha quelques instants dans ses souvenirs. Ce nom lui disait quelque chose... Les avaient-ils croisés durant ses voyages ? Peut-être... OUI! Il avait profité d'une confrontation entre les deux compagnies pour aller chercher des dossiers dans l'Orgétik située en Russie!

-Oui... Keys Institutes est une compagnie rivale à Orgétik. De ce que je sais d'eux, ils n'ont pas vraiment la même vision des choses par rapport aux gens comme nous. Je ne sais pas beaucoup de chose, mais je sais qu'ils sont très underground. Il me semble qu'ils tenteraient aussi différents procédés de modifications génétiques... C'est pas très jolie comme image... Qui est cette journaliste à qui tu as parlé ?

Avant que la conversation ne continue, elle rectifia tout de suite les dires de Derrown. Lorsqu'elle était allée avec ses petits amis dans Orgétik pour aller tuer Mickaël, elle avait bien vu ce que la compagnie tentait de faire. Pendant sa discussion avec la journaliste, elle s'était trompée et avait associé le but d'Orgétik à Keys Institutes. Elle avait probablement inversé le tout pour la mélanger et lui donner des fausses pistes. Malhereusement pour elle, elle avait eu quelqu'un d'expériene devant elle...

-En fait, ils font des tests sur des humains. Selon ce qu'elle semblait me dire, implicitement. Je ne sais pas quel genre de tests, mais ça semble assez big comme affaire...

Suite à la question de Derrown, elle s'arrêta quelques secondes. Quel était le nom de cette fille déjà? Elle ne s'en souvenait plus! En fait, lui avait-elle jamais mentionné? Elle n'avait pas la mémoire d'une telle chose. Et bien, si elle était au courant des rumeurs, mais ça ne faisait pas d'elle un ennemi automatique. De plus, elle n'avait aucune information concrète. Elle était, en fait, à la recherche de ces informations. Elle voulait faire exploser la vérité sur ces deux compagnies, mais elle n'avait aucune piste. Dur dur que pouvait être le métier de journaliste.

-J'm'en souviens plus... Mais elle n'avait aucune grosse piste importante pouvant incriminer une des deux compagnies. Ce qu'elle m'a dit, c'était que son idée d'article venait en fait d'une rumeur circulant dans la ville.. Ça m'énerve de ne pas pouvoir te donner son nom...

Derrown mit ses mains dans ses poches, laissant son regard flotter dans la vague. Une deuxième société secrète compliquait les choses. Cela augmentait les risques et les questions. Mais comment savoir ce que voulais vraiment Keys ? Et, étant donné qu'elle était beaucoup plus secrète qu'Orgétik, cela voulait-il dire qu'elle était gérée par le gouvernement ? Si tel était le cas, sa puissance s'en trouvait mainte fois décuplée! Une telle compagnie pouvait dégoter n'importe quelle protection et pouvait s'assurer de rester aussi secrète qu'elle le désirait.

Le photographe se passa une main dans les cheveux. Il était inquiet. Cette nouvelle impliquait une tonne de choses. Il ne pouvait pas laisser passer cela. Selon lui, la meilleure des choses seraient sans aucun doute de garder un oeil sur cette journaliste.

-J'm'en souviens plus... Mais elle n'avait aucune grosse piste importante pouvant incriminer une des deux compagnies. Ce qu'elle m'a dit, c'était que son idée d'article venait en fait d'une rumeur circulant dans la ville.. Ça m'énerve de ne pas pouvoir te donner son nom...

Derrown hocha la tête. Légèrement déçu, il constatait par contre que les perspectives pouvaient très bien changer si l'article n'était basé que sur des rumeurs. Cette journaliste pouvait très bien rapidement tomber dans un cul-de-sac. Et, en considérant la puissance de Keys Institutes et d'Orgétik, elle risquait d'avoir du mal à trouver des informations concrètes qui lui permettraient de dévoiler au grand jour les méfaits des compagnies... à moins de se mettre en danger. Alors là, Derrown allait devoir garder un oeil sur elle.

-C'est pas grave, dit-il pour rassurer son amie. C'est pas le nom d'une journaliste qui est le plus dure à trouver... En plus, il me semble que j'ai toujours la carte de cette autre journaliste... Comment s'appelait-elle déjà ? ... Émi... Émilianne, oui, Émilianne Hawk! Nous nous étions croisés dans un bar. Je devrais peut-être la contacter. Avec un peu de chance, c'est Émilianne que tu as vu à la bibliothèque!

Malgré tout, Derrown eut un léger sourire à cette idée. Un sourire amer, complètement d'ésillusionné. Il savait bien que cela risquait d'être trop facile, trop évident. Même si Munatie était une petite ville, ce serait un sacré coup de chance! Mais les probabilités pouvaient quand même être de leur côté et l'homme désirait quand même y croire sans trop miser là-dessus.

-Et de ton côté ? demanda-t-il ensuite à Amélie. Que c'est-il passé ? Rien d'inhabituel ou de fâcheux ? Tu n'as peut-être pas vécu six mois comme moi, mais en deux jours, c'est fou tout ce qui peut se passer ! Alors, raconte... Quoi de neuf ?

À ce moment, le téléphone sonna, coupant presque la professeur. Le photographe fit la moue et dit à la brunnette de ne pas se déranger pour cela. Il avait un répondeur, fallait bien que cela serve à quelque chose! Et, justement, le message qu'on lui laissa fut assez intéressant :

"Salut Derrown, c'est l'agent Gawain. Écoute, j'ai fait une gaffe et si j'ai raison cela ne va pas te plaire. On se voit bientôt"

Derrown se tourna vers le répondeur. Justement, il devait parler à ce bonhomme, lui. Mais quel genre de gaffe pouvait-il bien avoir fait ? C'était une question qui n'allait probablement pas tarder à se faire résoudre. Mais pour l'instant, Derrown voulait rester en compagnie de son amie. Le temps que tout ce mette au clair entre eux d'eux.

Au moment où la prof allait parler, le téléphone se mit à sonner. Son meilleur ami avait beau lui dire que le répondeur existait, elle regardait l'engin avec une sorte de mépris au fond des yeux. Personne n'avait appelé en deux jours... Ce qui voulait dire que ce coup de fil n'était certainement pas de bon augure. Comme de fait, le message laissé par l'appellant n'avait rien de rassurant. Soupirant, elle pencha la tête alors que ses cheveux retombaient dans son visage pour ensuite remonter la tête.

-On dirait que ça n'arrêtera jamais... marmonna-t-elle. Bref, voyons voir, maintenant que le téléphone ne sonnera plus, qu'est-ce qui s'est passé ces derniers jours?... Hmmm..

Son regard monta vers le haut, fixant le plafond, l'air songeur alors qu'elle porta sa main droite au menton et sa main gauche à ses hanches.

-J'peux t'assurer par contre que son nom n'était pas Émilianne... Ça sonnait vraiment différent...

Redescendant son regard vers celui de son meilleur ami, elle ramena ses mains devant elle pour ensuite accoter ses coudes contre ses genoux.

-Quand... tu es partis, j'ai tenté de prendre soin de la petite. La nuit suivant ton départ, elle a disparu. Je l'ai cherché, mais je ne l'ai pas retrouvée. Même en chien, ça n'a pas marché. Ensuite, j'suis allée prendre une marche en ville.. J'suis allée faire un tour dans la maison, ma maison, pour voir ce qu'elle était devenue et vraiment... rien n'a changé. La police a terminé son enquête, elle n'a juste pas encore ramassé les débris. Ils n'ont pas trouvé le ''criminel'' encore. Et j'crois que c'est mieux ainsi pour tout le monde. Ensuite, j'suis allée à la bilbiothèque et j'ai rencontré cette journaliste. Y'avait aussi un mec qui nous écoutait parler... J'sais plus trop.. Et finalement, j'suis passée devant l'église.

Elle s'arrêta quelques secondes, repensant au discourt d'Indigo et à tous ceux qu'elle avait vu sur place.

-J'y ai croisé un prêtre. Il voyait bien que j'étais tendu et m'a offert un massage - selon ses dires, il était masso avant d'être prêtre-. J'suis sortie de la salle revigorée comme jamais. Je ne sais pas trop ce qui s'est passé, mais c'est comme si toutes mes craintes s'étaient envolées. Le prête m'a dit que j'étais tombée endormie. Tu me connais, j'cauchemarde toujours! J'comprends pas pourquoi je n'ai pas cauchemardé cette fois-là... mais bon, un bon sommeil réparateur ne fait pas trop de mal. Ensuite, y'a eu une conférence de presse avec le prêtre en chef. Il parlait de ce que l'église et la communauté offrait. Y'avait beaucoup de monde! J'ai vu Ty Lee, Érick, Sam et mon frère... Eux, ne m'ont jamais vu.. J'me suis rendue compte à quel point j'en ai manqué des trucs ces derniers temps...

Elle baissa la tête quelques instants pour ensuite la relever et fixer son regard dans celui de Derrown, chose qu'elle avait omise de faire pendant tout son monologue. C'était une manie chez elle : lorsqu'elle racontait quelque chose de personnel, elle ne regardait jamais dans les yeux de la personne tant et aussi longtemps qu'elle n'avait pas terminé, comme si elle avait peur d'y lire une lueur de pitié ou de mépris.

-Et ils ne sont pas la seule chose qui m'ait manqué...

Adossé au mur tout prêt de la bibliothèque, Derrown écouta Amélie parler sans rien dire. Il prenait plaisir à l'entendre parler. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas eu cette chance et maintenant, il s'en délectait. Entendre à nouveau la voix assurée et pleine d'entrain d'Amélie lui confirmait qu'il était bel et bien de retour. Bien que cela n'était pas un retour très reposant, il était quand même de retour chez lui, auprès de ses amis. Et ceux-ci n'avaient pas changé! Du moins, la professeur assise en face de lui était toujours la même. Les mêmes tics et habitudes la parcourraient pendant qu'elle parlait. Même sa manière de monologuer rester identique aux souvenirs de Derrown! C'était vraiment une vision réconfortante.

-Des prêtres à Munatie ?! s'exclama le photographe, intéressé et curieux. Joie!

Il eut un petit sourire. L'homme était bien sûr au courant de l'existance de l'Église à Munatie (difficile de manquer un si gros bâtiment...) mais il était également au courant de sa déchéance. Elle ne fournissait plus depuis quelques temps et le prêtre qui s'en occupait n'arrivait pas à subvenir aux besoins de sa petite et toujours descendante communauté. Cela devait faire au moins deux ans que plus rien ne se passait dans ce bâtiment. N'y avait-il pas eu un projet de la détruire ou de la transformer en quelques choses d'autres ? Le photographe ne s'en souvenait pas, mais il était content de savoir qu'on avait rajeté l'Église par une nouvelle communauté de fidèles. Il leur souhaitait bonne chance!

-Il était intéressant au moins ce prêtre ? demanda-t-il. Il parlait de quoi en gros ?

Levant les yeux au ciel, fixant le plafond avec un air interrogateur, la brunette tentait de se souvenir de quoi le prêtre parlait. C'était clair qu'il voulait faire la promotion de sa communauté et ainsi recruter des gens sur place, mais quand même : il devait bien avoir quelques idées principales dans son fameux monologue! Cherchant quelques secondes, elle finit par rabattre ses épaules.

-Le prêtre avait un nom vraiment étrange.. heum.. c'était quoi déjà? C'était le nom d'une couleur... Come on Amé! Indigo! C'était le prêtre Indigo! Il parlait surtout d'un amour inconditionnel ou tous pourraient être aimés, ou tous pourraient se sentir important. Ainsi, la communauté pourrait se solidifier.Tu sais, l'idée de la cité utopique où tout le monde aime tout le monde... Personnellement, j'ai trouvé ça très emmerdant. -Elle baissa ses yeux bleus vers le photographe.- Tu sais à quel point je n'ai aucun attachement à la religion. C'est pas un vieux barbu qui va venir me dire quoi faire! Pourquoi aurait-il le droit? J'suis maîtresse de ma vie, non? Eh bien.. Disons que j'ai pas vraiment porté attention à tout ce qu'il pouvait bien raconter, mais il parlait d'amour inconditionnel dans sa communauté où tous pourraient se sentir important, où tous pourraient se sentir chez eux...

Baissant de nouveau les yeux vers ses mains accotées sur ses genoux, l'une dans l'autre, un sourire en coin vint se dessiner sur son visage. Ce sourire laissa entrevoir une canine bien affûtée, prête à déchirer n'importe quel morceau de viande. Était-elle en train de se transformer sans raison? Non.. Celui ou celle qui ne la connaissait pas aurait pu avoir un petit frisson froid dans le dos, mais après toutes ces années, Derrown devait probablement savoir que sa meilleure amie avait une canine beaucoup plus pointue que l'autre.

-Ça me fait rire. Ça me fait presque penser au cas de Moïse, il y a quelques années. Tu sais, ce mec qui avait fait une secte avec des femmes. Il était même allé jusqu'à couper la main d'une d'entre elles. C'est un peu poussé selon moi, mais on aura plus besoin de nous préoccuper de lui : il est mort y'a pas longtemps en prison. En tout cas, ce prête était clairement là pour faire du recrutement pour sa ''communauté''... si c'en est bien une. Si ce n'était que de moi, je ne serais même pas allée...

Derrown écouta le résumé de son amie en tentant de s'imaginer le prêtre. Bien évidemment, l'image du vieil homme au regard un peu fou, vêtu de la traditionnelle robe de bure, s'imposa presqu'instantannément. Il la chassa rapidement, mais elle fut remplacé par une autre image des plus stéréotypés : le grand prête vêtu de blanc et d'or, au regard hautain qui brandissait un sceptre au dessus sa tête. Et s'il poussait un peu plus loin, Derrown le voyait presque crier : "Vous! Ne! Passe-rez PAS!!!" avant d'abattre son bâton au sol.

Cette pensée le fit sourire. Cela lui faisait du bien de se laisser aller dans de telles rêveries. Ces derniers mois avaient été très éprouvant et il avait dû rester concentré au maximum, prévilégiant l'analyse plus que la créativité. S'évader ainsi, sans avoir à se soucier de rien, lui faisait donc un bien immense. Il se sentait léger, tranquille d'esprit. Mais bien qu'il se laissait aller à la caricaturisation du prêtre, il savait bien que cet Indigo ne devait sans doute pas ressembler à cela. Même que le portrait que lui brossait Amélie le laissait intrigué. Tout comme la professeur, il n'avait jamais été un grand fan de la religion. Oui, il avait reçu une éducation catholique, mais n'avait jamais vraiment prié ni ne s'était rendu à l'église pour autres choses que le mariage de sa tante. Par contre, il aurait bien aimé entendre ce discours par simple curiosité.

-Ça me fait rire, continua son amie en dévoilant sa dentition particulière. Ça me fait presque penser au cas de Moïse, il y a quelques années. Tu sais, ce mec qui avait fait une secte avec des femmes. Il était même allé jusqu'à couper la main d'une d'entre elles. C'est un peu poussé selon moi, mais on aura plus besoin de nous préoccuper de lui : il est mort y'a pas longtemps en prison. En tout cas, ce prête était clairement là pour faire du recrutement pour sa ''communauté''... si c'en est bien une. Si ce n'était que de moi, je ne serais même pas allée...

Derrown haussa les épaules.

-Bah, dis-toi que ça t'as fait faire de quoi de ta journée! Et puis, c'est important de se renseigner sur ce qui se passe autour de soi! Surtout quand ça se produit dans ta propre ville! Pis, c'est pas rien une nouvelle religion! Peut-être qu'elle va redonner un peu de bonheur dans le coeur des gens. Avec les meurtres de Mickaël et les autres phénomènes étranges, la population doit commencer à s'inquiéter... Non. Moi, je dis qu'il faut leur laisser une chance, dit-il sur un ton décidé.

Le photographe s'accota la tête contre le mur en arrière de lui. Les yeux au plafond, il se laissa aller dans ses pensées quelques minutes, s'imaginant encore une fois le prêtre aider la population de Munatie. Il le plaçait dans différentes situations : dans des campagnes de charités, des réunions de fidèles, des souper bénéfices, etc. L'image qu'il avait était maintenant très sympathique et il avait même presque hâte de le rencontrer! Si un jour il le rencontrait, bien sûr...

-Bon. Qu'aimerais-tu faire, ma belle Amélie ? Ça fait longtemps qu'on s'est pas vu, alors je te laisse décider! Tout ce que je demande, c'est que tu te fasses plaisirs ou que je puisse te faire plaisir!

(HJ: Ouais bon... j'ai une abrupte panne, je sais pas trop dans quelle direction m'en allé avec ce RP, alors à toi de choisir!)

(tu m'ouvres une porte TELLEMENT ÉVIDENTE! xD Chiales pas sur ce qui va suivre, ca fait un bout que j't'en ai parlé et j'crois que ca rendrait la situation soit cute, soit très cocasse! Tout dépend de comment tu vas le prendre XD Toucas, disons que j'ris un peu en voyant que tu m'ouvres ainsi une porte en m'y poussant presque dedans!)

-Bah, dis-toi que ça t'as fait faire de quoi de ta journée! Et puis, c'est important de se renseigner sur ce qui se passe autour de soi! Surtout quand ça se produit dans ta propre ville! Pis, c'est pas rien une nouvelle religion! Peut-être qu'elle va redonner un peu de bonheur dans le coeur des gens. Avec les meurtres de Mickaël et les autres phénomènes étranges, la population doit commencer à s'inquiéter... Non. Moi, je dis qu'il faut leur laisser une chance.

C'est vrai, cette conférence l'avait bien occupée. C'était mieux que de rester assis dans un appartement à regarder des films plates qui jouaient à la télévision à ce moment là. Le fait aussi de se renseigner était important. Après tout, avec le retour de Mickael dans toute cette histoire, la prof de bio se devait de rester alerte. Toute chose qui semblerait anormale ne devait pas y échapper. Derrown marquait plusieurs points à travers ce qu'il disait. Ses yeux bleus fixés sur son ami, elle l'écoutait parler. Dans son regard, on pouvait y lire toute la tendresse du monde. Elle savourait presque le fait d'entendre sa voix. Cette voix qu'elle connaissait si bien! Elle aurait pu la différencier de millions de voix.

Bref, laisser une chance. Peut-être avait-il raison? Peut-être était-il vrai qu'une telle chose ne pouvait que remettre un peu d'espoir dans le coeur des citadins. Tant et aussi longtemps que tout serait clean, elle approuverait. N'étant pas en mesure de mettre un brin d'espoir dans le coeur d'une fillette, elle admirait un peu ce prête qui avait l'audace de proposer une nouvelle religion à une ville tout entière afin de leur donner cet espoir. Un espoir qui rassurerait les gens de la ville, qui ferait que tous les tourments seraient vite oubliés...

-Bon. Qu'aimerais-tu faire, ma belle Amélie ? Ça fait longtemps qu'on s'est pas vu, alors je te laisse décider! Tout ce que je demande, c'est que tu te fasses plaisirs ou que je puisse te faire plaisir!

Ma belle Amélie... Ces mots résonnèrent quelques instants dans sa tête alors qu'elle baissait les yeux vers le sol. Derrown avait l'habitude de lui donner des petits surnoms du genre une fois de temps en temps, mais cette fois-ci, c'était différent. Du moins, de son côté. Elle sentait autre chose à travers ces paroles... de la passion? Pas trop certaine, mais elle savait que c'était ses sentiments pour Derrown qui revenaient à la charge. Elle avait tenté de les exprimer un peu plus tot, sans succès apparent... Autant en profiter maintenant, vu que les choses avaient ainsi été mises au clair entre eux deux... Se levant doucement, elle s'approcha de Derrown, toujours le regard baissé, comme si elle regardait le sol pour voir où elle avait. Pourtant, sa tête se voulait droite.

-Tu sais... Quand j'ai dit que ce n'était pas la seule chose qui m'ait manqué, j'parlais précisément de toi. - Elle lui toucha doucement le bout du nez avec son index, s'approchant toujours plus.- Tu ne peux t'imaginer à quel point je cherche à te dire quelque chose d'important depuis si longtemps sans en avoir la chance... - Elle était maintenant presque collée contre lui, ses yeux maintenant relevés qui fixaient intensément ceux de Derrown. Elle se colla contre lui et accotta sa tête contre son épaule avant de lui sursurrer à l'oreille quelques mots.- Tu sais ce qui me rendrais vraiment plaisir? Lis entre les lignes...

Un léger rire, doux, amusé presque, se fit entendre. Rien de méchant, seulement, elle espérait qu'il comprendrait du premier coup sans qu'elle n'ait besoin de s'étaler...

Sans un mot, Amélie se leva doucement de son siège pour venir tout prêt de son ami. Ce dernier, bien que très détendu, eut une briève pensée en voyant la professuer agir de cette façon. Il savait très bien que quelque chose la chicotait. Il la connaissait depuis assez longtemps pour décoder ses codes corporels! Par contre, jamais il n'aurait pu deviner la suite. Malgré tous les pouvoirs qu'il possédait, malgré toutes les choses qu'il avait vécu durant ses derniers six mois, Amélie se retrouva dans ses bras avant qu'il ne puisse réagir. Et pas besoin d'utiliser de la télépathie ou même d'un pouvoir d'empathie pour décoder ce que voulait vraiment la brunette métamorphe.

Cette manière de lui toucher le nez, ce regard intense, ce rire doux et agérable à l'oreille... Elle cherchait à le séduire ma parole! Foudroyé sur place, Derrown ne réagit premièrement pas. Puis, dans un geste mécanique, emplie de malaise, il referma ses bras autour d'Amélie comme il le faisait toujours lorsqu'il lui donnait une caresse. Par contre, cette fois-ci, le câlin risquait d'avoir un milliar de signification! La bouche sèche, le regard dans le vide, le photographe cherchait ses mots, mais rien ne lui venait. Il était tétanisé. Comment devait-il réagir ?

Son premier réflexe fut évidement de la repousser et de lui dire le plus gentiment du monde qu'il n'était pas en amour avec elle. Mais après quelques clignements de paupières, il remarqua que cette scène ne se déroulait que dans sa tête. Était-il si abasourdi par l'évènement ? À moins que cela ne soit les autres images qui lui venaient à l'esprit qui l'empêchait de réagir... Ses images d'Amélie et lui, lors de leur secondaire, ensemble, à rire et à discuter, à faire des sorties, à se serre l'un contre l'autre, à... Puis, des images de destructions et de chaos lui vinrent. Tout ce qu'il avait vécu de plus désolant dans sa vie lui revanit en mémoire. Non, non, non! Il ne pouvait pas offrir une telle vie à une si jolie femme! À une femme si aimable, si déterminée dans la vie, si réfléchit... Comment ? Quel était cette chaleur qui augmentait dans son ventre ?

Avec une déglutition, Derrown réalisa que de fortes émotions qu'il gardait enfermé à double tour tentaient de se déchaîner en lui. Pourtant, comment cela pouvait-il être possible ? L'empathique n'avait eu que deux relations sérieuses dans sa vie. L'une au secondaire qui avait duré 11 mois et l'autre durant ses études collégiales qui avait duré 1 ans et demi. La première fois, c'était la fille qui l'avait laissé, prétextant que la chimie n'était plus comme au début de leur relation. Pour ce qui était de la deuxième, elle s'était terminée à l'amiable quand sa douce lui avait annoncé qu'elle partait vivre aux États-Unis pour deux ans. Derrown avait réussi à passé au travers de ses deux relations, mais, ensuite, il n'avait jamais cru pouvoir revivre l'amour. Son indépendance naturelle l'avait poussé à retarder chacune des fréquentations qu'il avait eu, pensant qu'il n'était pas fait pour être en couple. D'accord, il avait bien essayé quelque fois, atteignit même le stade du mois officiel, mais c'était son maximum. Après, une raison ou une autre faisait toujours en sorte que sa situation devait changer.

Mais aujourd'hui ? Le pouvait-il ?

-Je... Je... Tu...

Mais sa main toucha ses cheveux. Des cheveux si dous, si fins. Et leur odeur... MAIS QUELLE ODEUR! Sans vraiment s'en rendre compte, le photographe se mit à caresser les cheveux de la femme en avant de lui. Puis, ses doigts descendirent le long de sa mâchoire pour rejoindre sa joue. Finalement, ce qui devait arriver, arriva.

Derrown se pencha et embrassa Amélie.

(hahaha XD J'm'attendais à ce que tu la revires de bord ou quelques choses dans le genre! Et bien, autant s'amuser un peu Wink

)

Finissant de chuchotter ses douces paroles à l'oreille, elle accota doucement sa tête contre l'épaule de Derrown. Ledit photographe enlaça la prof de ses bras. Elle savait que cette simple caresse était en train de prendre un tout autre sens, et c'était son but, mais le visage enfoui dans le cou de l'homme, elle ne pouvait pas voir son visage, son regard. Elle ne pouvait pas deviner ce qui se passait dans sa tête.

Le corps de Derrown semblait tendu. Était-il à ce point nerveux? Avait-elle fait une erreur? Oh mon dieu, elle allait encore tout gâcher. Amélie réfléchissait à toute allure. Elle avait un peu peur de ce qui allait suivre. Elle avait osé, mais elle ne savait pas comment lui, il allait réagir. Elle avait peur que ça foire, encore. Au moins, elle essayait de voir le bon côté des choses : elle n'aurait plus à tenter d'exprimer ses sentiments et pourrait faire une croix sur l'amour qu'elle avait pour lui une bonne fois pour toutes. Bougeant la tête doucement, comme pour chasser ses pensées, elle entendit alors Derrown qui tentait de s'exprimer.

-Je... Je... Tu...

Décollant sa tête, elle se plaça de manière à voir la mine totalement abasourdie que Derrown faisait. Le pauvre, il semblait partagé, indécis. Comme s'il ne savait pas si oui ou non il devait accepter ses avances ou encore les repousser. Chassant tous les doutes de son esprit, c'est un regard rempli d'amour, de tendresse ainsi qu'un sourire que Derrown vit sur le visage de sa meilleure amie. Les yeux fixé dans les yeux, ils se regardaient. Amélie attendait, ne voulant pas risquer d'aller plus loin sans que l'autre ne le veuilles. S'il voulait continuer, c'était à lui de le faire. Sinon, il n'avait qu'à la repousser. Elle espérait seulement que tout irait selon le scénario qu'elle s'était fait dans sa tête.

Absorbée dans la contemplation des yeux de Derrown, c'est la main de celui-ci lui la ramena sur terre. Il lui jouait dans les cheveux, tout simplement. C'était comme une caresse. Elle était agréable, douce, attentionnée. Même si l'homme semblait chercher qu'est-ce qu'il devait faire exactement, on aurait dit qu'il lui caressait les cheveux d'une manière naturelle, sans qu'il n'ait eu besoin d'y réfléchir. La main glissa le long de ses cheveux bruns pour aller vers son menton. Le contact de sa peau à sa main était si agréable. Elle était chaude et douce.

Amélie s'était perdue. Elle n'était plus capable de comprendre ce qui se passait. Elle avait des papillons dans le ventre et tremblait même un peu. Très peu, mais juste assez pour qu'elle seule s'en rende compte. Sa respiration commençait à s'accélérer et son coeur battait de plus en plus vite. Incapable d'arrêter de se perdre dans les yeux marrons de Derrown, elle cherchait à comprendre. Pourtant, rien ne semblait lui donner de réponse. Elle savait que ça s'en venait, que le moment décisif allait arriver d'une minute à l'autre.

Derrown pencha la tête et embrassa la demoiselle. Amélie vit presque la scène au ralenti et au moment du baiser, le temps stoppa. Plus rien ne comptait, plus rien ne la dérangeait : il n'y avait qu'elle et lui. Seuls dans cette appartement, seuls dans cette étreinte, elle avait l'impression que plus rien ne pourrait les séparer, ne pourrait détruire le couple qu'ils formaient maintenant. Elle ne voulait plus jamais le quitter, plus jamais le laisser partir loin sans elle. Elle voulait rester à ses côtés, le soutenir.

C'était l'amour, le plus pur, le plus simple, mais le plus fort. Derrown répondait de manière positive à ce qu'elle avait pendant si longtemps tenté de lui dire! C'était comme un conte de fée qui se réalisait enfin. La princesse avait trouvé son prince charmant. Le baiser dura plusieurs minutes. Un baiser langoureux, passionné. Une des mains d'Amélie jouait tranquillement dans les cheveux de Derrown alors que l'autre le serrait contre elle. Les yeux fermés, elle savourait cet instant, instant dont elle rêvait depuis trop longtemps.

Le baiser prit fin doucement. Le front accoté contre celui de son nouvel amoureux, elle inspira profondément, comme pour se calmer, et expira doucement. Un sourire sur le visage, ses yeux croisèrent de nouveau ceux de Derrown qui semblait dans le même état qu'elle.

-Je t'aime.

Deux mots. Seulement dfeux petits mots. Deux mots qui voulaient absolument tout dire. Ceux qui avaient la plus grande puissance, la plus grande portée, qui signifiaient absolument tout à ce moment-là.

(HJ: Nan, j'ai des idées plus originales que ça...tu verras... Wink

)

Derrown embrassait Amélie. Amélie embrassait Derrown. Deux meilleurs amis depuis le secondaire s'embrassaient, là dans le salon de l'appartement de l'un deux, environ treize ans après le début de leur amitié. C'était complètement fou et complètement irréel. L'homme enlassait cette femme tout contre lui tandis que son cerveau cherchait une explication rationnelle. Malheureusement, les émotions qui se bousculaient en lui le convainquirent d'abandonner.

Le baiser sembla durer à la fois des heures et qu'une simple seconde. Lorsqu'Amélie décolla ses lèvres des siennes, le photographe ne savait toujours pas où se placer. Il lui fit un sourir confus, légèrement idiot. Mais la professeur lui sourit, complètement aux anges. Elle acota ensuite son front contre celui de son amoureux pour profiter encore quelques secondes de ce moment magique. Moment magique qui fut malheureusement brisé :

-Je t'aime, murmura Amélie.

Aussitôt, Derrown se raidit. Ces simples mots venaient de lui renvoyer en pleine face les raisons qui l'empêchaient d'avoir une relation avec une femme. Il ouvre la bouche, mais rien ne sort. Une bouffée de chaleur vient de le saisir. Il se sent mal, il n'arrive pas à réfléchir. Il prend donc une grande inspiration et saisit les mains d'Amélie.

-Viens, dit-il simplement, le visage grave.

Derrown emmène la femme jusqu'au sofa et l'asseoit doucement. Pour sa part, il s'installe sur la petite table à café, mais garde ses mains dans celles de son amoureuse. Puis, gardant les yeux baissés, il dit :

-Je ne peux pas te faire subir ça, Amé. Nous... Ça serait trop dangereux. Je ne veux pas que tu t'attaches plus à moi que tu ne l'es déjà. On ne sait pas ce qui pourrait m'arriver dans les prochains jours! Vois-tu, ma vie n'a vraiment pas été facile ces derniers jours et j'ai peur qu'elle me rattrape. Donc, nous ne pouvons rien mettre d'officiel pour l'instant. Ça... ça pourrait faire trop mal. Mais quand tout sera fini...

Derrown laissa sa dernière phrase en suspend. Celle-ci était teintée d'espoir et d'espérance, mais il espérait aussi qu'Amélie comprenne son point de vu. Il avait peur qu'elle cherche à trop insister et à même tenter de s'impliquer dans ses projets. Déjà qu'il n'aimait pas la mettre en danger, s'il fallait en plus qu'ils forment un couple, tout risquait d'être plus compliqué!

C'était si agréable, si..Ah! Amélie ne trouvait pas les mots pour décrire cette situation. Elle était aux anges, un point c'est tout. Même si elle sentait que Derrown était un peu perdu, un peu réticent, il semblait y prendre part lui aussi.

-Viens, dit-il simplement, le visage grave.

*Fuck...*

Eh oui, c'est ce que la prof se dit en entendant le ton de Derrown. Elle s'était encore mise les pieds dans les plats. Pourquoi jouait-il ainsi avec ses sentiments alors? Il était froid, glacial, distant maintenant! Qu'est-ce qui se passait? Il y avait quelque secondes, il la tenait dans ses bras, en train de l'embrasser et là... Plus rien. Un ton froid, stricte qui ne laisse place à aucune négociation. Qu'est-ce qui lui prenait bordel?

-Je ne peux pas te faire subir ça, Amé. Nous... Ça serait trop dangereux. Je ne veux pas que tu t'attaches plus à moi que tu ne l'es déjà. On ne sait pas ce qui pourrait m'arriver dans les prochains jours! Vois-tu, ma vie n'a vraiment pas été facile ces derniers jours et j'ai peur qu'elle me rattrape. Donc, nous ne pouvons rien mettre d'officiel pour l'instant. Ça... ça pourrait faire trop mal. Mais quand tout sera fini...

Parce qu'il pensait que leur relation allait foirer si ça commençait tout de suite? Non, mais il voulait rire! Depuis quand Amélie avait peur du challenge? Certes, elle perdait facilement son sang-froid, mais elle pouvait être d'une aide bien utile! Est-ce qu'il était en train de dire qu'elle ne savait pas se défendre? Elle savait très bien se défendre! Même si elle n'avait pas toujours été la meilleure combattante, elle pouvait se débrouiller!

-Tu penses que je peux pas te suivre? Peut importe que ce t'as fait, j'suis prête à l'accepter. T'es celui que j'aime! J'supporterais pas que tu repartes une autre fois sans avertissement! J'vais te suivre s'il le faut et j'te promes d'être utile! J'sais que j'peux pas être la meilleure combattante qui soit, mais c'est ce que je cherche : du challenge! Allez! Et puis, y'a du temps pour la vie de couple et y'a du temps pour le boulot. T'sais, j'vais pas commencer à te frencher en plein milieu d'une bataille entre la vie et la mort là! J'veux juste rester à tes côtés.

Dans ses yeux, on pouvait voir son insistance, son espoir de le voir acquiescer à sa demande. Tranquillement, elle sentait la peur monter en elle. Les larmes s'apprêtaient à couler, attendant dans leur coin le moment approprié pour faire surface.

(HJ: Va falloir que tu te trouves une nouvelle couleur d'écriture! *___*)

Fidèle à son caractère et à ses valeurs morales, Amélie ne se gêna pas pour laisser court à ses pensées, défilant d'un seul trait tout ce qui lui passait par la tête :

-Tu penses que je peux pas te suivre? Peut importe que ce t'as fait, j'suis prête à l'accepter. T'es celui que j'aime! J'supporterais pas que tu repartes une autre fois sans avertissement! J'vais te suivre s'il le faut et j'te promes d'être utile! J'sais que j'peux pas être la meilleure combattante qui soit, mais c'est ce que je cherche : du challenge! Allez! Et puis, y'a du temps pour la vie de couple et y'a du temps pour le boulot. T'sais, j'vais pas commencer à te frencher en plein milieu d'une bataille entre la vie et la mort là! J'veux juste rester à tes côtés.

Derrown se mordit la lèvre inférieure, en partie pour ne pas rire. Cette réaction, il l'avait prévu, bien entendu. Il connaissait la professeur depuis assez longtemps maintenant pour pouvoir même dire quel céréales elle avait mangé ce matin! La réaction ne le surprit donc pas, mais elle le rebuta tout de même. Avec un caractère de tête brûlé comme celui-là, il fallait s'attendre à tout! Même si la rage pouvait donner une bonne poussé d'adrénaline, elle pouvait aussi vous faire perdre les pédales. C'était un couteau à double tranchant. Derrown allait donc devoir réfléchir longuement avant de prendre n'importe quelle décision. Surtout qu'il se pouvait même que d'autres "soldats" ne se rajoutent à la bande...

-D'accord, d'accord. Je te crois : tu es déterminée, pleine de ressources et ton pouvoir n'est pas négligeable non plus. Aussi, je sais que tu es capable de suivre, puisque tu l'as déjà fait! C'est pas ça le problème. C'est... c'est l'attache émotionnel! Faudra garder notre relation secrète quelques temps, histoire de ne pas créer de faiblesse trop visible qu'on pourrait exploiter. Au moins, faut dire qu'un membre de plus dans la famille, ça ajoute de la force d'impact! L'union fait la force comme on dit!

Le photographe se permit un petit sourire avant de se pencher pour embrasser le dos des mains qu'il tenait encore entre les siennes.

-J'te l'ai pas dit, non ? Ma famille est beaucoup plus étendue que je le croyais! Érick Wandor est mon neveu! Et sa mère est ma demi-soeur! Ma mère a eu un premier mariage avec le grand-père d'Érick, puis elle a eu un accident et Orgétik lui a permit de survivre à ses blessures. Suite à ça, elle s'est remariée avec mon père pour monter une seconde famille. Fou, non ?!

-D'accord, d'accord. Je te crois : tu es déterminée, pleine de ressources et ton pouvoir n'est pas négligeable non plus. Aussi, je sais que tu es capable de suivre, puisque tu l'as déjà fait! C'est pas ça le problème. C'est... c'est l'attache émotionnel!

Amélie s'en doutait... Il ne voulait pas qu'elle s'attache encore plus que ce n'était déjà le cas... La fine lueur d'espoir sembla disparaître l'espace d'un moment sans pourtant laisser le barrage des flots de larmes s'ouvrir. Elle tenait le coup, elle encaissait. Au moins, elle savait que ce n'était pas à cause d'elle en tant que personne qu'il ne voulait pas, mais bien à cause du lien émotionnel qui pourrait encore plus les unir. Cela la rassura quelque peu. C'est vrai qu'un tel lien est une faiblesse facile à exploiter lorsqu'on est au combat. C'est une méthode peu loyale, mais qui a dit que les méchants sont loyaux? Aucun d'entre eux ne peuvent combattre normalement. Ce sont des coups bas sans cesse...

-Faudra garder notre relation secrète quelques temps, histoire de ne pas créer de faiblesse trop visible qu'on pourrait exploiter. Au moins, faut dire qu'un membre de plus dans la famille, ça ajoute de la force d'impact! L'union fait la force comme on dit!

Il ''faudra garder notre relation secrète''? ''Faudra''? Était-il en train de dire qu'il acceptait? Qu'il voulait que la relation aille un peu plus loin? L'espoir revint aussitôt dans les yeux de la demoiselle tout en laissant apparaître un sourire sur ses lèvres. Un sourire radieux, heureux. Il venait d'accepter! Wahou! Hey! C'était comme un rêve devenu réalité! De plus, comme pour ajouter à son propos, il lui embrassa le dos de la main, main qu'il tenait depuis le début dans les siennes. Les yeux d'azur de la professeure brillaient de milles feux.

-J'te l'ai pas dit, non ? Ma famille est beaucoup plus étendue que je le croyais! Érick Wandor est mon neveu! Et sa mère est ma demi-soeur! Ma mère a eu un premier mariage avec le grand-père d'Érick, puis elle a eu un accident et Orgétik lui a permit de survivre à ses blessures. Suite à ça, elle s'est remariée avec mon père pour monter une seconde famille. Fou, non ?!

AH! Donc les Wandors étaient liés aux Shan? Et bien! C'est fou à quel point la ville a des histoires surprenantes! On se croirait presque dans un soap! Mais bon! Maintenant, la famille de Derrown s'était un peu agrandie! Ils avaient donc un soutient famillial de plus! Ce concept, par contre, lui faisait un peu peur : comme le photographe l'avait dit, un lien famillial ou amoureux est une source de faiblesse dans un groupe... Quoique si on regarde les spartiates d'autrefois, ça ne les empêchait pas d'être redoutables!

S'approchant de nouveau de Derrown, elle l'enlaça de nouveau au niveau du cou.

-Mais c'est totalement merveilleux! Wahou! J'y aurais jamais pensé! Érick seraut ton petit neveux! Et bien! S'il n'avait pas été dans ma classe, on l'aurait jamais su! - elle rit - Bon bon... j'ai pas vraiment de mérite là-dedans, mais quand même...

Un petit silence tomba. Les yeux d'Amélie, qui regardaient un peu partout, finirent pas croiser de nouveaux ceux de Derrown.

-D'ailleurs... L'utilisation du futur ''il faudra'' dans ta phrase signifie-t-il que tu acceptes?

-Mais c'est totalement merveilleux! Wahou! J'y aurais jamais pensé! Érick seraut ton petit neveux! Et bien! S'il n'avait pas été dans ma classe, on l'aurait jamais su! - elle rit - Bon bon... j'ai pas vraiment de mérite là-dedans, mais quand même...

La réaction de son amie fit sourire légèrement le photographe. Ce rire, cette joie contagieuse était comme une bouffée de chaleur à l'intérieur de lui. Il avait été absent si longtemps qu'il se rendait compte à quel point il avait été absent dans la vie d'Amélie depuis beaucoup plus de temps qu'il ne l'aurait pensé. Maintenant, accrochée à sa coup, la femme accomplie qu'était la professeur propageait sa bonne humeur et son corps contre le sien lui faisait vraiment du bien. Ils restèrent donc là un moment, profitant de la présence l'un de l'autre. Puis, Amélie demanda timidement :

-D'ailleurs... L'utilisation du futur ''il faudra'' dans ta phrase signifie-t-il que tu acceptes?

Derrown soupira et roula des yeux. Ah! Les femmes! Alors, après un ricanement joyeux, le photographe rembrassa Amélie. C'était suffisant comme réponse. Malheureusement, il ne pu s'éterniser, car certaines priorités demandaient toujours d'être remplies. Il se leva donc en expliquant :

-Je dois aller voir Ike Gawain. C'était dans mes plans d'aller lui parler à mon retour en ville et son message sur mon répondeur me confirme que je dois vraiment y aller. Alors... ben... fait pas trop de bêtise, là! termina-t-il avec un clin d'oeil.

Puis, il ferma les yeux et se téléporta.

(HJ: Bon ben... Moi, si t'a rien d'autre à ajouter, je dis qu'on ferme le RP. Sinon, retiens moi et on continuera pour d'autres postes dépendemment de la direction que ça prend!)

(C'est bon, on peut fermer le post là. Amélie ne pourrait que rester, avec un sourire béat, totalement dans les nuages, dans l'salon xD Donc j'dis qu'on arrête là. On s'f'ra une autre RP plus tard Wink

)

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